Pointe d'amont
En ce début du mois de juin 2022, la météo est capricieuse. Malgré cela, je reçois un coup de téléphone de mon ami Robin qui me dit “y’a peut-être un petit créneau en Oisans”. Quelques heures plus tard nous voilà partis pour Saint Christophe en Oisans. Nous faisons une très courte nuit dans la voiture et partons à 4h30 du matin en direction du pilier nord de la pointe d’Amont. Nous remontons rapidement le vallon de la Selle et atteignons le pied de l’attaque direct à 6h30.
Il nous faudra deux heures pour venir à bout des 250 mètres de l’attaque direct qui est peu parcourue, ce qui signifie en Oisans que le caillou est “évolutif” et dans le cas présent également très compact par endroits donc assez peu protégeable.
Nous attaquons le pilier nord classique à proprement parlé sur les coups de 8h30, et la météo ne s’est pas trompée, nous grimpons sous un soleil radieux.
Le premier bastion se déroule sans grande difficultés avec un niveau ne dépassant pas le 4/4+. Néanmoins, le rocher est bien plus sain que sur la partie inférieure de l’attaque direct, et plus jolie aussi. Nous attaquons ensuite le second ressaut qui commence par une escalade facile jusqu’à rejoindre un râteau de chèvre en diagonale à gauche, puis s’ensuit des longueurs plus grimpantes en 5b toutes jalonnées de pitons de plus ou moins bonnes qualités.
Après quelques efforts pour franchir les deux longueurs clés du pilier, nous sortons du deuxième ressaut, et contournons un gendarme par la droite via une rampe descendante avant de nous lancer dans le troisième ressaut.
Celui-ci est plus facile, il est constitué de 150m d’escalade dans le 3. Ce n’est jamais difficile mais il faut rester concentré.
Depuis le sommet du pilier il nous faut encore rejoindre l’aiguille centrale du Soreiller en passant par la face nord de la pointe d’Amont. Nous sommes accueillis par un peu de neige tombée la veille sur le rocher, ce qui ralenti un peu notre progression.
Néanmoins, nous rejoignons rapidement l’arête de l’aiguille centrale qui est sans neige et atteignons rapidement le sommet.
Là-haut, nous ne trainons pas, le temps s’est couvert et le vent est froid. Nous entamons directement la descente qui s’avère peu complexe sur une jolie arête mais nécessitant de rester concentrés, car la majeure partie se désescalade.
Après avoir rejoins le pied de l’aiguille Dibona, nous entamons une rapide descente en neige jusqu’au refuge du Soreiller.
Nous passons faire un petit coucou à la gardienne du refuge venue préparer l’ouverture dans les jours prochains, puis nous attaquons la descente pour rejoindre la vallée du Vénéon.
Nous aurons bien profité du créneau météo qui s’offrait à nous, et atteignons le hameau des Etages sous le soleil, 12 heures après notre départ de la voiture.